Faire sa liste de matériel minimum pour une randonnée

C’est LA question qui revient le plus souvent : quel matériel faut-il prendre pour randonner. Et quelle est la liste de matériel minimum pour démarrer?

Alors déjà cette liste est propre à chacun et donc la liste que je vais vous proposer ici pourra, et devra, être adaptée à votre façon de randonner et d’y trouver du plaisir. Ici je suis parti sur une randonnée de 2 jours en portant le moins possible mais sans sacrifier totalement au confort.

Les indispensables

Dormir

C’est probablement le plus important et le plus évident mais il vous faut un sac de couchage! Et qui dit sac de couchage dit également matelas. Son rôle est d’être confortable mais aussi de vous isoler du froid du sol.

Un oreiller c’est aussi un plus même si on peut facilement s’en bricoler un avec un pull.

S’abriter

Une tente ou un tarp, sans oublier les tendeurs et les sardines nécessaires. On peut également utiliser un sursac, c’est un sac imperméable qui se met autour du sac de couchage et permet de dormir au sec sans abri. L’inconvénient est que le sursac ne vous fourni aucun abri pour cuisiner ou passer la soirée s’il pleut.

Si on passe la nuit en refuge… forcément la question ne se pose pas (ne riez pas, ça s’est déjà vu! )

En tarp le tapis de sol n’est pas indispensable, mais il gardera vos affaires au sec et propres. S’il reste de la marge sur le poids que l’on peut porter c’est un confort appréciable.

Se nourrir

Le choix d’un réchaud va se faire en fonction du combustible disponible, j’ai d’ailleurs écrit un guide à ce propos.

J’ai placé le réchaud dans les indispensables mais après tout on peut s’en passer : en effet on peut très bien manger froid (sandwich, semoule froide, saucisson,… ) ou même carrément manger dans un petit resto si le tracé le permet. Tout est une question de préférence mais la satisfaction se se cuisinier son repas en pleine nature fait souvent partie des meilleures sensations lors d’une itinérance!

A rajouter, forcément une gamelle qui va au feu, une cuillère et/ou une fourchette, un petit couteau (opinel, canif c’est amplement suffisant, pas besoin du couteau de Rambo! ) et de quoi nettoyer tout ça.

Bon plan : Décathlon fait un détergent générique pour la rando qui sert de produit de vaisselle, de savon, de shampooing, de lessive… Je m’en sert depuis des années et j’en suis toujours satisfait!

Petite note quand même sur le terme biodégradable de certains produits. Biodégradable ne veut pas dire sans impact, ça reste un produit toxique pour les bactéries et au minimum irritant pour les petits animaux aquatiques. On ne rince donc pas directement dans un cours d’eau mais on utilise une petite bassine ou la gamelle pour laver. On déverse ensuite l’eau sale (et le détergent) sur le sol à bonne distance d’un cours d’eau qui risque sinon de disperser les produits. La pollution sera très localisée et temporaire vu que c’est biodégradable.

Il faut aussi un moyen de faire du feu si on prend un réchaud, le plus simple étant le briquet. Le firesteel reste dans ce cas ci un gadget (mais dans d’autres situations c’est bien un outil essentiel!).

S’hydrater

Ici aussi on a plein de possibilités, l’essentiel étant de prendre de quoi s’hydrater. Prévoir au minimum une gourde de 1,5 litres.

Une gourde en métal permettra de faire bouillir de l’eau pour la désinfecter mais sera lus lourde, les poches type camelback sont légères, pratiques à utiliser mais donnent souvent un goût à l’eau et sont relativement fragiles (pensez à protéger le reste de vos affaires d’une fuite éventuelle).

Il existe maintenant de très bonnes solutions pour filtrer et désinfecter l’eau. Voir notre article sur le sujet

Se vêtir, se tenir chaud et au sec

Vous ne partez que 2 jours? Oubliez les vêtements de rechange! Après bien sur c’est votre choix et vous ne passerez pas un mauvais weekend à porter un sous-vêtement de rechange. Mais sur une si courte période vous ne risquez pas grand chose.

Pour une période plus longue le plus efficace est d’avoir 2 lots. Le soir au bivouac petite toilette, petite lessive des sous-vêtements qui sécheront jusqu’au soir suivant. Pas besoin de plus!

Astuce : La laine de mérinos est magique à ce niveau là! C’est chaud, mais pas étouffant, c’est anti-bactérien donc ça ne sent pas et c’est une fibre biodégradable. L’inconvénient étant le prix, une sensibilité à l’usure et éventuellement un choix éthique à faire quant au bien-être animal.

Chez B vouaK on est fan du système trois-couches pour se tenir chaud. C’est à dire quelque chose de respirant contre la peau (synthétique ou laine), une couche isolante intermédiaire et une couche de protection contre le vent et la pluie. C’est le plus polyvalent avec un temps variable!

Un bonnet est également indispensable même en été, car c’est lui qui vous permettra de passer des nuits bien au chaud!

Les indispensables hors-catégorie

De quoi compléter la liste de matériel :

• Une lampe frontale
• une carte (ou au minimum une carte hors-connection sur votre téléphone)
• Du papier toilette (le drame quand on l’oublie!)
• Une batterie pour recharger le téléphone (et le cable!)

La trousse de secours

Je suis personnellement adepte d’une trousse minimaliste mais c’est qu’en général je randonne en Belgique… et en Belgique on est jamais loin de la civilisation. La liste de matériel ne sera pas la même en Guyane ou dans les Alpes!

Je pars donc du principe que si c’est suffisamment bénin pour ne pas appeler les secours c’est que ça ne demande pas de traitement et si ça implique d’appeler les secours c’est que je ne peux pas traiter le problème par moi même : je rejoins une route et j’appelle les secours donc pas de traitement à emporter.

Bon, ça c’est la théorie…

En pratique j’emporte :

• du sérum physiologique pour rincer une plaie, voire un anti-septique léger (en théorie un nettoyage à l’eau propre suffit généralement à éviter une infection)
• des pansements pour les coupures
• du collant anti-ampoules que je met préventivement dès que je sens un frottement ça m’évite 99,99% des ampoules.
• un canif multifonction victorinox avec une paire de ciseau.
• Un anti-diarrhéïque, pour le confort uniquement car si c’est possible vaut mieux laisser le corps expulser ce qu’il doit expulser.
• Un anti-douleur (paracétamol)
• Un anti-histaminique pour mon rhume des foins
• Un morceau de duct-tape pour les bobos du matériel
• Un briquet (utile aussi pour traiter les piqures de guêpes et d’abeilles-)
• Une pince à tique

Ça me permet de parer aux petits bobos et éventuellement d’éviter des problèmes plus graves tout en restant très léger. J’utilise un simple ziplock pour la trousse de secours.

Pour résumer

Voici donc la liste de matériel minimaliste du randonneur en Belgique!

• Dormir (sac de couchage, matelas, oreiller facultatif)
• S’abriter (abri, tendeurs, sardines)
• Se nourrir (réchaud, vaisselle)
• Se laver : un bête savon, un gant de toilette et une demi-boule de paille de fer inox pour la vaisselle
• Un briquet
• Une lampe frontale
• Le téléphone et une batterie
• Le papier toilette!
• Un bonnet, un pull et un Kway (éventuellement des gants et une grosse paire de chaussettes pour la nuit)
• La trousse de secours

Avec ça vous ne devriez manquer de rien d’essentiel. S’agissant d’une liste quasi minimaliste elle ne pèsera sans doute pas très lourd et vous permettra de rajouter des objets « plaisir », sans peser sur votre confort de marche.